Aujourd’hui, première décennie du XXIème siècle, la vie est pleine de surprises. Contrairement aux croyances populaires, les garçons ne naissent pas dans les choux et les filles surement pas dans les roses. Non. Certains apparaissent dans un luxe parfait tandis que d’autres doivent se contenter d’environnements empestant la pauvreté. Ce n’est cependant en aucun cas cette chose qui fera d’eux les personnes qu’ils deviendront. Bien au contraire. Ils évoluent tous de manières différentes. Et pourtant, un grand nombre d’entre eux finissent par se ressembler. Ils aiment et désirent tous les même choses : Sex drugs and rock’n’roll !
Ils pourront être traités de délinquant et s’en ficheront : ils se considèrent révolutionnaires. Ils se rebellent contre le système, le trouvant injuste. Leurs réunions ne ressemblent pas à des rendez-vous qu’entretiennent des hommes d’affaires mais ont pourtant un même but : changer les choses. En effet, tandis que les hommes en costumes s’assoiront autour d’une table un café à la main, la nouvelle génération préfèrera de loin une grande maison, de l’alcool, de la musique, de la drogue et du sexe. Leur mot d’ordre : s’amuser. Jusqu’à ce que votre corps ne puisse plus suivre. A quoi bon vivre dans un monde pareil autrement… ?

Face à ces délinquants juvéniles – ou non – le gouvernement ne pouvait rien faire. Rien du tout. Sauf, peut-être…
Depuis quelques années, les laboratoires de l’état travaillent sur un projet de surveillance très perfectionné. Des caméras seraient disposées dans toute la ville de Bristol, surveillant vingt-quatre heures sur vingt-quatre les rues anglaises. Sans repos, de nombreux employés observeraient les cassettes d’enregistrement et reporteraient toute chose étrange. Des unités de police pourraient alors être rapidement déployées en ville ce qui empêcherait tout conflit.
C’était un projet énorme. Un projet énorme qui prenait désormais place. En une seule nuit, toutes les caméras furent installées. En quelques jours, tout le système fut opérationnel. L’opération « Big Brother » pouvait enfin commencer.

Bristol News a écrit:

« Rafle d'une dizaine d'adolescents dans la ville de Bristol. Les causes sont pour l'instant officiellement inconnues, mais d'après les dires de quelques sources, il semblerait que la violation du couvre feu installé depuis déjà plusieurs mois dans la ville Anglaise soit la principale cause de l'arrestation. Elle sera sûrement la seule indiquée sur le procès verbal. En effet, d'autres sources nous ont confirmé la présence de drogues, d'alcool, et d'un groupe de musique sauvage sur les lieux. Comme quoi, les statistiques sont visiblement plus importantes que tout dans une ville où les arrestations semblent se multiplier. Bristol étant pourtant soumise à une autorité exemplaire pour toutes les autres citées de la Grande Île, cette vague de rébellion soudaine semble inquiétante. »

Au début, des dizaines d’adolescents furent arrêtés. Trafique de drogues, vols etc. Cependant, après quelques semaines, les statistiques baissèrent violemment. Les jeunes gens s’étaient adaptés. Ils avaient trouvé des failles, des angles morts. Ils étaient passés maitres dans l’art de la discrétion. Les dealers ne s’affichaient jamais pleinement, leurs ventes se faisaient sous forme d’échange entres amis. La drogue était cachée dans des endroits de plus en plus improbables et ne pouvait donc pas être détectée.
Les ruses étaient nombreuses et de plus en plus sophistiquées. L’État semblait avoir échoué. Et pourtant, il avait plus d’un tour dans son sac : en plus des caméras, des micros furent mis en place, les unités de polices pouvaient désormais arriver sur les lieux en moins de quelques minutes, un couvre-feu fut instauré et les regroupements de plus de trois personnes étaient interdis. La vente et la possession d'alcool furent prohibés, les radios et les télévisions censurées. C’était des mesures radicales. Mais quand il le fallait…

Après neuf heures, il vous était impossible d’apercevoir une quelconque personne dans les rues de Bristol. Ne vous méprenez pas, ils étaient simplement extrêmement discrets. La nouvelle génération apprit à se faire invisible, travailleuse le jour et fêtarde la nuit. Elle prit possession des égouts de la ville et les plus âgés les connaissaient comme leurs poches. Chaque soir, des fêtes battaient leur plein dans les recoins les plus pauvres de la ville, là où le gouvernement lui-même n’osait pas aller. Malgré les nouvelles réformes, les adolescents n’allaient pas changer leur mode de vie après tout, Sex drugs and rock’n’roll is life !